Journal de bord :
Fouilles à Angers le 19 septembre 2021
L’Indiana Jones qui dort en moi était sur le pied de grue ce matin pour découvrir le Pôle Archéologie de la Conservation du patrimoine, juste à côté des Archives du Maine et Loire.
Le Pôle Archéologie de la Conservation du patrimoine et l’Hôtel du Département, à Angers, nous ouvrent leurs portes aux Journées du Patrimoine.
Fouilles à Angers le 19 septembre 2021
L’Indiana Jones qui dort en moi était sur le pied de grue ce matin pour découvrir le Pôle Archéologie de la Conservation du patrimoine, juste à côté des Archives du Maine et Loire.
Rhaaaa ! Le grand frisson, j’y suis.
Guidés en petit groupe par l’un des six archéologues permanents du lieu, nous parlons archéologie bien-sûr, mais aussi anthropologie et conservation du patrimoine. Nous abordons entre autres les obligations, les contraintes, les belles découvertes autant que les déceptions.
Mais aussi les unités stratigraphiques, les os, le métal, la terre cuite, le verre, trouvés lors de fouilles préventives.
Comment entreposer et conserver tous ces objets qui peuvent avoir des formes et des masses très différentes ? Pensons aussi à l’hygrométrie qui joue un rôle essentiel dans la préservation de ces objets.
Alors que faire si je trouve une poterie, ou autre, dans mon champ des bords de Loire ? La déterrer ? La garder pour moi ? À-t-elle une valeur ? Comment décrire cet objet ?
Finalement, un bout de poterie ou de dinosaure, est-ce bien utile si on ne peut pas recoller les morceaux ?
À toutes ces questions du groupe, il y avait une réponse :
Prendre une photo, appeler le pôle archéo pour signaler une trouvaille. Ne pas la piétiner, ne pas tenter de gratter autour. Sa valeur est pour vous avant tout émotionelle. Ses valeurs historiques et de recherches sont teintées de nuances.
Cette dame de Tuffalun qui trouve un dinosaure de 5 mètres et 90 millions d’années, dans son plafond… :
Le fossile de l’animal a une valeur pour les paléontologues et les collectionneurs. Beaucoup moins pour les archéologues. Quant à la valeur des travaux de maçonnerie après les fouilles, ce doit être un peu fou.
Concernant cette poterie sur votre terrain au bord de la Loire; Parce qu’elle est proche du fleuve sauvage, votre terre cuite a pu faire des centaines de kilomètres charriée par les crues successives.
Autrement dit, la poterie n’est pas forcément locale et de fait ne donne pas d’indice fiable sur les habitudes des civilisations anciennes à l’endroit de la trouvaille.
Bureau suivant ; Sous nos yeux, un squelette. Et c’est même pas Halloween.. Cet inconnu, a été trouvé sous une église en plein centre ville d’Angers lors de fouilles préventives. À l’abbaye Saint Aubin datant du 6ème siècle, précisément. Noté. Lui, aurait vécu au 8ème siècle. Cependant l’édifice n’existe plus depuis bien longtemps. Ok, pas fastoche. Mais il reste des traces du batiment… Ooh, alors c’est jouable !
Des traces sur lesquelles nous marchons tous sans y penser, tous les jours : le trottoir de l’Hôtel du Département d’Angers. Il se trouve être dans la prolongation de la Tour Saint Aubin.. et tout proche de la Collégiale Saint Martin.
Collégiale → Abbaye → Tour … vous y êtes ?
Ni une ni deux, en quittant le Pôle Archéologie, je passe donc devant la Préfecture espérant glaner de nouveaux indices au sujet de ce John Doe, comme on dit dans les série policières.
Une fouée aux rillettes dans une main, pass sanitaire dans l’autre, je poussais mon enquête en prenant de la hauteur.
Hop, j’intègre l’unique visite annuelle du toit terrasse de l’Hôtel du Département , grimpe les 6 étages à pied avec le reste du groupe et me fait couper le souffle par cette vue aussi rare qu’époustouflante !
Depuis le belvédère, d’un côté le jardin caché – privé – inaccessible du Département. De l’autre, la collection de cloches – clochers – clochetons – clochettes ponctuant les toitures d’ardoise en perspective. L’Anjou tintinnabule.
Ici l’ancien mur d’enceinte de la ville.
Et là, la Tour Saint Aubin voulant se faire aussi grande que la Cathédrale d’Angers…
Vu d’en haut, on voit les volumes, ainsi que les choses très différemment. Je touche au but en découvrant oû se trouve le site de fouille que je cherche.. il est au rez-de chaussée.
À côté de la machine à café les restes de l’église, à demie enfouie sous le carrelage du couloir. Une maquette permet de voir la dernière demeure de mon squelette matinal.
Mais alors qu’il ne reste que peu de vestiges visibles, comment savoir jusqu’oû elle s’étendait ?
Ultime indice : ces croix de bronze que l’on piétine allègrement en passant sur la place Michel Debré entre l’Hotel du Département et la Préfecture, sont en fait les emplacements des piliers de l’ancienne église. La preuve, c’est qu’il y a même le plan ainsi que le sens de l’édifice fantôme SUR la croix !
De même, depuis cet endroit, levez les yeux au travers des gigantesques baies vitrées du Département, vous verrez encore l’ancienne façade de l’abbaye. CQFD !
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