Moi : “Je pars voir la Ligne du partage des eaux entre l’Atlantique et la Méditerranée, cette semaine”
Lui : “Ce serait drôle qu’on s’y retrouve !?”
Rendez-vous était pris à la source de la Loire, au Mont Gerbier de Jonc, entre mon père vivant en Anjou et moi en Provence. Les deux pays de ce bon Roy René.
Sur cette ligne invisible qui départage le territoire, les eaux coulent dans différentes directions. Sur cette même ligne autant d’œuvres in situ que de conversations pour une micro aventure aussi drôle qu’improbable.
Puis l’idée un peu folle de changer de vie, de glisser sur l’autre versant, de retrouver de la douceur et bonus suprême : pourquoi pas avoir la paix sur une île.
Et c’est comme ça qu’après 20 ans passés au pays des cigales, des calissons et de la canicule permanente, j’entamais une descente de la Loire en direction de l’océan pour retrouver la trace des miens, et décrocher plus tard le maxi bonus, m’installer sur une île de Loire : Béhuard.
Au plaisir de se rencontrer,
Carine
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison,
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine,
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.
— Joachim du Bellay, Les Regrets, XXXI
Les Regrets est un recueil de poèmes écrit pendant le voyage de Du Bellay à Rome de 1553 à 1557 et publié à son retour en 1558 par l’imprimeur Fédéric Morel, l’Ancien sis rue Jean-de-Beauvais à Paris.
Cet ouvrage comprend 191 sonnets, tous en alexandrins. Le choix de ce mètre, plutôt que du décasyllabe, constitue une nouveauté. Contrairement au modèle pétrarquiste, le thème principal n’est pas l’amour d’une femme mais celui du pays natal et de la mélancolie due à l’éloignement.
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